mardi 21 août 2012

YouTube, nouveau paradis des pirates

«Avengers», «Le boulet», «Hulk 2»: YouTube va-t-il devenir le nouveau MegaUpload? Une avalanche de films piratés submerge la plate-forme vidéo de Google. (GOOG 675.54 -0.24%) Jusqu’ici, le site faisait pourtant figure de bon élève en matière de respect du Copyright.
Il suffit de chercher sur YouTube «film entier» ou «film complet» («full movie» en anglais) pour se rendre compte de l’ampleur du phénomène. Blockbusters, films d’animation, classiques du cinéma, séries B et films français, tout est là ou presque. On trouve même des films suisses dans leur intégralité, c’est dire si la tendance est puissante.
Cette explosion inquiète les professionnels français de l’audiovisuel: «C'est une tendance récente, que nous avons vraiment constatée au début de l'été, explique Frédéric Goldsmith, délégué général de l'Association des producteurs de cinéma. Mais la situation ne peut pas durer. C'est très grave et cela appelle des réponses très nettes de notre part» poursuite le spécialiste sur LesEchos.fr.
«Il y a un algorithme pour ça»
Comment en est-on arrivé là? Google a toujours affirmé lutter contre l’upload d’œuvres protégées par le Copyright. Dans les faits, la firme de Mountain View a dépensé 30 millions de dollars pour le système de filtrage Content ID. L’algorithme permet en théorie de bloquer des contenus au moment de leur mise en ligne. Sauf que voilà, comme le rapportent LesEchos.fr, l’industrie du divertissement semble rechigner pour des raisons financières à fournir au géant du Net les données nécessaires à un filtrage efficace.
Le contrôle défaillant n’explique pas à lui seul l’explosion de films piratés sur YouTube. En ouvrant ses serveurs à des vidéos plus longues, la plate-forme a ouvert la boîte de Pandore. La plupart du temps, il n’est plus nécessaire de regarder un film fractionné en clips de 15 minutes. Ce nouveau confort, allié à une offre éclectique et à une grande facilité d’utilisation dope aussi l’affluence de vidéos piratées.
Google joue sur deux tableaux
On observe cette explosion de contenus illégaux alors que Google vient de serrer la vis aux sites accusés de piratage. Le moteur de recherche a décidé de ne plus les répertorier dans ses premières pages. Ce sort peu enviable ne s’applique pas à YouTube, officiellement dispensé de toutes mesures de rétorsions par la maison mère.
Grand écart? Google doit jouer sur deux tableaux. D’une part, le géant du Net doit soigner ses relations avec les majors et les grands studios de cinéma. Le but: vendre leurs contenus dans sa boutique en ligne et étendre son offre légale de films à la demande sur YouTube.
D’autre part, Google doit continuer de séduire de nouveaux utilisateurs. On a vu combien l’action Facebook tressaillait à la moindre information sur une baisse d’audience. Dans cette optique, Google n’a pas intérêt à autocensurer des contenus attractifs pour toute une frange d'internautes. D’autant qu’Apple vient d’annoncer que l’application YouTube ne serait plus installée d’office sur le prochain iOS.
Le premier qui cède a perdu
Google se défausse habilement de toute responsabilité pour les films piratés hébergés sur YouTube. Après tout, le moteur de recherche a développé un outil spécialement pour les ayants droit, à eux de s’en servir. En attendant, le géant du net continue de manger aux râteliers de l’offre légale et illégale, laissant l'algorithme antipiratage faire la police… ou pas.
Pour l’instant, Google et Hollywood se jaugent. Evaluant qui a le plus besoin de l’autre. Le premier qui cède a perdu.
Mais les choses pourraient bouger plus rapidement que prévu. En avril, une cour allemande sommait le géant du net d’être plus proactif dans sa lutte contre le piratage. Cette injonction pourrait faire tache d’huile, au travers notamment des actions en justice qui pointent à l’horizon. Car sur certaines vidéos piratées, Google commercialise de la publicité et gagne de l’argent, rappellent LesEchos.fr.
Et ça, pour les shérifs du Copyright, ça équivaut à une déclaration de guerre. Demandez à Kim Dotcom, il en sait quelque chose.
(Newsnet
 source  http://www.24heures.ch/high-tech/web/youtube-nouveau-paradis-pirates/story/28822400

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